top of page

Bourses scolaires - recul inquiétant du nombre de demandeurs


Article L452-2 du code de l'éducation


Les enfants français résidant avec leur famille à l'étranger peuvent bénéficier d'aides à la scolarisation pour suivre une formation dans les établissements d'enseignement français à l'étranger homologués par l'État. Ces aides peuvent prendre la forme de bourses scolaires, dans les conditions fixées par décret.


🎓 Comprendre les conseils consulaires au format « bourses scolaires » : un enjeu essentiel pour les familles françaises à l’étranger.

Chaque année, les familles françaises établies hors de France peuvent solliciter une aide financière pour scolariser leurs enfants dans les établissements du réseau homologué de l’AEFE. Ce soutien prend la forme de bourses scolaires, attribuées selon des critères sociaux précis.


Mais derrière ces aides, se tient une instance méconnue du grand public : le Conseil consulaire des bourses scolaires, souvent abrégé « CCB ».


Ce conseil réunit élus des Français de l’étranger, représentants des établissements scolaires, personnels consulaires et des associations de parents d’élèves. Sa mission : examiner chaque dossier de demande de bourse, formuler un avis sur le niveau d’aide à accorder, et s’assurer que les décisions prises respectent les critères d’équité, de transparence et d’intérêt supérieur de l’enfant.


Le CCB se réunit deux fois par an (CCB1 et CCB2) et joue un rôle crucial dans la juste répartition des aides publiques. Son action se situe à l’intersection de la politique sociale de la France, du fonctionnement de l’enseignement français à l’étranger, et de la vie concrète de nos concitoyens expatriés.


Le Conseil consulaire des bourses scolaires pour l'année 2025/2026 s'est tenu à Phnom Penh ce 7 mai 2025, retrouvez la déclaration de Florian Bohême, en ouverture des travaux.


------------------------



Mesdames, Messieurs,


En ouverture de ce conseil consulaire, je souhaite tout d’abord souhaiter un prompt rétablissement à notre collègue Victor Rémigi.


Ce conseil consulaire des bourses en format CCB1 s’ouvre dans un contexte que l’on pourrait qualifier d’exceptionnel à plus d’un titre.


La première raison tient à l’impréparation manifeste de cette nouvelle campagne. Le manque de communication entre Paris et notre poste consulaire est inédit. Ce constat, partagé dans de nombreux postes à travers le monde, est alarmant. Il reflète un dysfonctionnement profond de l’appareil d’Etat et de la puissance publique.


Le lancement en janvier dernier du logiciel SCOLAIDE, censé simplifier et centraliser la gestion des demandes d’aide à la scolarité, s’apparente pour l’heure à une usine à gaz.


Aucun test préalable sur un échantillon de consulats, aucune planification sérieuse du déploiement, aucune information ciblée à destination des usagers, absence de formation adéquate des personnels consulaires… Le constat n’est pas excessif, il est factuel : l’État, en tant que puissance publique, donne aujourd’hui l’impression de ne plus fonctionner efficacement.


SCOLAIDE devait permettre aux familles de déposer, suivre et gérer leurs demandes d’aide en ligne. Mais face à la complexité du système, plusieurs postes consulaires, dont le nôtre au Cambodge, ont préféré suspendre toute communication promotionnelle en attendant des instructions claires et des améliorations concrètes du dispositif.


La deuxième raison, ce sont les chiffres : ils confirment un recul inquiétant du recours au dispositif d’aides à la scolarité. D’année en année, le nombre de demandes diminue.


Ici au Cambodge :

●      En 2023, nous avions reçu 167 dossiers, concernant 237 enfants.

●      En 2024, 154 dossiers.

●      Cette année en 2025, seulement 129 demandes.

Cela représente une baisse de plus de 20% en deux ans.


Or, notre communauté française n’a pas diminué, les effectifs scolaires ont peu varié, et rien n’indique une amélioration soudaine du niveau de vie des Français au Cambodge. Cette tendance est mondiale : on observe 4 000 boursiers en moins entre 2023 et 2024.

 

Dans le cadre des Assises de la Protection Sociale des Français de l’étranger, le Gouvernement a demandé à l’Assemblée des Français de l’étranger de réfléchir à l’avenir du dispositif des aides à la scolarité — bourses scolaires, mais aussi aides à l’accompagnement des élèves en situation de handicap. L’objectif est d’adapter ces aides à la réalité des familles, dans un contexte de hausse des frais de scolarité et de nécessaire maîtrise budgétaire.

Il est utile de rappeler que le dispositif des bourses scolaires représente le premier poste budgétaire de protection sociale en faveur des Français de l’étranger, en miroir des politiques des Caisses d’Allocation Familiales sur le territoire national.


Au Cambodge, avec mes collégues élus, je proposerai :

●      En juin, une réunion avec les associations de parents d’élèves pour recueillir leur retour d’expérience et leurs propositions.

●      Puis, en septembre, un Conseil consulaire dédié aux Assises de la protection sociale, en concertation avec mes collègues.


Enfin, je veux rappeler que notre responsabilité est de garantir à nos compatriotes un accès équitable à leurs droits.


L’article 3.4 des instructions relatives aux bourses scolaires souligne que la liste des pièces justificatives requises doit être fixée par le Conseil Consulaire des Bourses, sur la base de la référence AEFE, et soumise à son approbation. L’autorité consulaire peut également exiger tout document utile à l’instruction d’un dossier.


Je souhaite que nous réexaminions attentivement cette liste, et que nous y intégrions les pièces justificatives permettant de déduire certaines charges et donc de pouvoir obtenir une hausse de quotité, c’est le cas notamment pour :

●      Les cotisations à des régimes de protection sociale (comme la CFE),

●      Certaines charges sociales obligatoires (retraite, CSG, CRDS).


Ces éléments doivent pouvoir être déduits des frais d’une famille, à condition que les pièces justificatives soient produites. En ajoutant ces pièces, nous donnerons un meilleurs accès aux bourses scolaires pour nos compatriotes qui en ont besoin.


Je vous remercie.


Florian Bohême


(seul le prononcé fait foi)

Comments


Ce site Internet est animé bénévolement par Florian Bohême et le collectif Français au Cambodge - Plus Forts Ensemble ! 

Son accès est entièrement libre et gratuit. 

N'hésitez-pas à nous faire part de vos questions, de vos propositions pour améliorer le contenu de cette plateforme au service de l'intérêt général. 

Rejoignez nous sur les réseaux sociaux :

  • Twitter

© 2024 par Français au Cambodge 

bottom of page