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L'interview du mois : Anne-Sophie Grasset

Dernière mise à jour : 6 mars



  • Vous êtes arrivée au Cambodge en 2010, qu’est-ce qui vous a donné envie de rester?


 Je suis arrivée en tant que bénévole dans une association à Kep. Ma mission devait durer 1 an mais je suis finalement restée un peu plus longtemps…14 ans maintenant ! Ce n’était évidemment pas prévu, j’étais jeune, j’avais un peu voyagé et je pensais repartir en France à la fin de ma mission pour intégrer l’éducation nationale, mon rêve depuis enfant. Mais ça ne s’est pas déroulé comme ça..



Kep Children, Anne-Sophie Grasset

  • Comment vous est venue l’ambition de fonder l’association Kep Children ?


Cela fait finalement écho à la question précédente. En vivant à Kep, j’ai pu tisser des liens avec les enfants qui venaient à l’association mais qui étaient aussi mes voisins.

Grâce à Khet Chhem, le père de mon fils, j’ai pu découvrir le quotidien des enfants marginalisés qui vivaient dans la décharge voisine.

Vivre là-bas, c’était marcher dans les détritus à longueur de journée ; se blesser avec des bouts de verre quotidiennement ; chercher des canettes, des bouteilles dans les poubelles pendant des heures afin de pouvoir récolter, ne serait-ce que quelques centimes. Chercher n’importe quel objet pour jouer, aussi. Les mouches étaient omniprésentes, les odeurs nauséabondes, les maisons faites de bric et de broc. Les enfants n’allaient pas à l’école même s’ils en rêvaient et regardaient les autres enfants du coin y aller sur leurs vélos… C’était des images choquantes pour tout occidental. Même si les sourires et les rires étaient présents, c’était difficile à oublier, difficile de reprendre le cours de sa vie… La plupart de ses enfants n’allaient pas à l’école. C’est comme cela que j’ai décidé de rester au Cambodge et qu’avec un groupe d’amis nous avons créé l’association KEPCHILDREN en 2012, afin d’essayer de réduire, à notre niveau, les inégalités sociales que ses enfants rencontraient.


Kep Children

  • Pouvez-vous nous présenter le travail formidable que réalise l’association depuis 2012? 


Depuis 2012, l’association KEPCHILDREN, centre socio-éducatif, œuvre à réduire les inégalités sociales au sein du village de Kep en facilitant l’accès à l’éducation aux enfants issues des familles les plus démunies et en les suivant jusqu'à leur entrée dans la vie professionnelle. Elle permet actuellement à plus de 70 enfants d’emprunter, chaque jour, le chemin de l’école. La scolarité est notre priorité mais étant conscients qu’un enfant malnutri et malade ne serait pas en mesure de profiter pleinement de ce que l’école a à lui offrir, le soutien aux familles s’est enrichi d’années en années : prise en charge scolaire, du moyen de transport, alimentaire, santé, sociale, socio-culturelle… Nous essayons d’agir au quotidien pour améliorer les conditions de vie des enfants et de leur famille.



Acacia


  • Parallèlement, vous êtes également la directrice exécutive de l’école Acacia à Phnom Penh, pouvez-vous nous présenter cet établissement et le travail qui y est fait?


Oui, en 2021 je suis montée vivre à Phnom Penh. Je cherchais un emploi dans le domaine de la solidarité internationale ou dans l’éducation et mon choix s’est porté tout naturellement vers Acacia (anciennement Tchoutchou). Acacia est une charmante école bilingue à taille humaine. Notre équipe de professeurs dévoués accueille une soixantaine d’enfants de 18 mois à 6 ans et leur offre un environnement d’apprentissage ludique, éducatif, multilingue et respectueux de leurs rythmes et de leurs besoins. Cette équipe va aussi permettre à Acacia de franchir de nouvelles étapes cette année, notamment l'homologation de l'école par l'AEFE dès la rentrée prochaine. Ce serait une reconnaissance du travail accompli ces dernières années.



Kep Children



  • Auriez-vous un conseil pour les personnes qui souhaitent venir au Cambodge et s’engager dans la solidarité internationale? 


Il y a tellement à faire au Cambodge ! Mais en premier lieu, prenez le temps de vous documenter sur les différentes associations présentes au Cambodge. Apporter votre pierre à l’édifice est important, mais pour avoir un réel impact il faut se documenter et ne surtout pas tomber dans le volontourisme qui sévit encore au Cambodge. Prenez le temps de comprendre les enjeux sociaux des communautés défavorisées et l’impact qu’aura votre action. Et bien sûr, venez nous rendre visite à Kep !


Retrouvez plus d'informations sur l'association Kep Children à ce lien:





Acacia Fiche


Retrouvez plus d'informations sur l'école Acacia à ce lien :


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